Il serait dommage de garder de House l’image de cette dernière saison. Ratée, bancale, pas aboutie. Non House ce n’est pas ça. C’est d’abord un personnage génial, un anti héros asocial qui aura révolutionné le petit écran par son comportement politiquement incorrect, tout en restant une série résolument grand public. Dépassant le simple stade de sa diffusion, le personnage est rentrée dans l’imaginaire collectif.
En 7 saisons, House n’aura pas forcément tout essayé mais Cuddy partie, il ne lui reste que les cas médicaux. Par le passé la série savait jouer de ces énigmes procédurales pour nous faire passer un bon moment. Visiblement fatigués, les scénaristes ont dû fouiller leurs tiroirs pour sortir les scénarios rejetées des années précédentes pour nous pondre les patients de la saison 8. Ni intéressants, ni attachants. On se demande ce que House a pu leur trouver de spéciaux pour accepter de les soigner. Moi, docteur, je les aurai laissé crever dans leur coin.
Les maigres nouveautés se comptent sur les doigts d’une main. Par on ne sait quel coup foireux, Foreman devient le big boss de l’hôpital. Vu son incompétence et son passé, on se demande comment il en est arrivé là. Il demeure dans son rôle figé de gars antipathique qui à l’inverse de ses autres comparses de départ n’aura jamais su évoluer. Le nouveau groupe de larbins tente la carte féminine pour essayer vainement de séduire. Odette Annable (vue dans la dernière saison de Brothers & sisters) ne remplacera jamais Cameron et encore moins la sublime 13.
Park, la geekette asiatique du groupe dont le comportement étrange et asocial est l’une des rares bonnes idées. Au point d’en regretter son introduction tardive dans la série. Elle aurait pu par exemple remplacer Amber Tamblyn dès la saison dernière et ainsi consolider l’équipe. La série s’est souvent appuyée sur des personnages forts.
Au compteur des mauvaises idées, la série a aussi le mauvais goût de ramener Sela Ward dans le final. Je n’ai jamais aimé cette actrice, encore moins son personnage dans House. Et sa réapparition faisait un peu trop penser à un lot de consolation de kermesse. House n’a pas su, pu, voulu ramener Lisa Edelstein, suite à son éviction fracassante de l’entre deux saisons et se contente de peu.
On pensait la saison perdue jusqu’aux derniers épisodes où Wilson annonce être atteint d’un cancer. La performance de Robert Sean Leonard sera incroyable et pour lui seul il faut suivre la série jusqu’ à la fin. Hélas, trois fois hélas, la série n’aura pas les couilles d’aller au bout de son idée et préféra clôturer l’histoire et la série sur une note douce amère, plutôt qu’une vraie tragédie.
Rageant, car si une série populaire pouvait se terminer sur une note sombre et pessimiste, c’était bien House. A la place, on préfère laisser House et Wilson tracer la route une dernière fois, oubliant l’espace d’un instant le futur pas très réjouissant à venir. Mais comme je le disais du départ, ce n’est pas ça que je retiendrai du docteur House.