RETROSPECTIVE UNE NOUNOU D'ENFER (4/5) : le parcours de la série sur CBS

29 Décembre 2011 , Rédigé par François Publié dans #Rétrospective

nanny.png

 

Après une rétrospective sur la série "Malcolm" par Antoine Blanpain, un nouveau lecteur fidèle de AudiencesUSA.com nous propose tout au long de la semaine une rétrospective sur une sitcom culte des années 90 : "Une Nounou d'Enfer". François revient sur le parcours de cette série diffusée par CBS entre 1993 et 1999 aux Etats-Unis. Une rétrospective composée de cinq parties.

 

Découvrez ce jeudi la 4ème partie.

 

> Rétrospective "Une Nounou d'Enfer", Partie 1/5 <

> Rétrospective "Une Nounou d'Enfer", Partie 2/5 <

> Rétrospective "Une Nounou d'Enfer", Partie 3/5 <

 

PARTIE 4 / 5


« Fran Drescher n’est pas Lucille Ball »


Nous sommes au plein cœur de la saison 2 d’Une Nounou d’Enfer et cette dernière se situe au zénith de sa popularité. L’omniprésence de Drescher dans les médias en agace certains. Une partie de la presse va ainsi tirer à boulets rouges sur Fran. Les intrigues de la Nounou sont qualifiées de simplistes, on accuse le jeu d’acteur de Fran d’être outrancier et le reste du casting de ne lui servir que de faire-valoir.


Un célèbre magazine titrera ainsi « Fran Drescher is no Lucille Ball ». Des critiques qui n’entachent pas le succès de la série mais qui blessent l’actrice, pour qui Lucille Ball est un véritable modèle. Drescher leur répondra d’ailleurs des années plus tard, à la veille de son mariage dans la série, dans un rêve en noir et blanc où Fran annonce son mariage à Lucy.


Mais qu’importe. Le succès de la Nounou ne se dément pas et les téléspectateurs se délectent des multiples gimmick du show : le jeu du chat et de la souris entre Fran et Maxwell, les hilarants renvois d’ascenseur entre Niles et C.C., le caractère over-the-top de Sylvia .. La série est une vraie réussite.

 

Une série bâtie sur des running gag


La nounou d’enfer est l’une des premières sitcoms à utiliser avec autant de force les running gag. Si beaucoup d’autres séries l’ont bien fait avant elle, dans Une nounou d’enfer, ils sont omniprésents et à l’origine de la plupart des blagues de la série. Qui ne sait pas aujourd’hui que la série préférée de Fran est les Feux de l’amour (génial épisode où elle décroche un rôle dans la série) ou que son idole est Barbra Streisand.


Le succès de la Nounou s’est ainsi indubitablement construit autour de ces running gag. La série devient feuilletonante sans l’être, le processus de fidélisation est redoutable. Si n’importe quel téléspectateur peut regarder un épisode de la Nounou, les vrais assidus sont eux récompensés à chaque épisode par ces innombrables running gag : quel homme Sylvia va-t-elle forcer Fran à épouser ? A qui Fran va-t-elle de nouveau mentir son âge ? Quel coup tordu Niles va-t-il concocté pour C.C. ? Le tout est ultra rythmé par une effusion de répliques cinglantes, faisant de la Nounou l’une des sitcoms les plus drôles et mieux écrite de sa génération.


Et surtout, les fans vont se délecter à déceler le moindre signe d’affection entre Fran et Monsieur « Sheffieeeeeld ». Quand ces deux-là allaient enfin s’avouer leurs sentiments ? La série n’a ainsi aucun mal à faire monter le buzz lors des épisodes shipper, et notamment lors du voyage à Paris et du fameux « I Love You » lâché par Maxwell, croyant ses dernières heures arrivées.


La série fonctionne également grâce à l’alchimie incroyable de son cast. Une alchimie qui se retrouve derrière la caméra. Le cast s’entend à merveille. Pas un incident ne viendra éclabousser les coulisses de la Nounou. Pas un départ ne sera à recenser dans le cast principal. Drescher s’évertue à répéter que le tournage de la Nounou est presque une réunion de famille. Des années plus tard, elle prouvera d’ailleurs ses dires en invitant une partie de ses anciens collègues dans ses futures séries : « Living with Fran » et plus récemment « Happily Divorced ».

 

Des spin-off catastrophiques


Face à une popularité qui parait inébranlable, Fran va voir grand. Très grand. Trop grand. Dans une interview accordée au Chicago Tribune, Fran rêve de pouvoir. Avec son mari Peter Marc Jacobson, elle révèle son souhait de créer un empire à l’image de Desilu, société fondée dans les années 50 par les époux – à la vie à l’écran – Lucille Ball (toujours elle) et Desi Arnaz. Les deux époux sont à l’origine de nombres hits de l’époque : I Love Lucy bien évidemment mais également des séries comme Mission Impossible ou Star Trek.

 

Visionnaires, ils eurent également l’idée de génie de négocier des royalties pour les futures rediffusions de leurs séries : concept qui n’existait que peu ou pas à l’époque et qui fera d’eux des millionnaires par la suite.

Mais Jacobson et Drescher sont encore loin d’atteindre le niveau de Desilu. Ils souhaitent ainsi se servir de la Nounou comme tremplin à leur développement. Pour cela, rien de plus simple : créer des spin-off. Mais chacune de leur tentative va aboutir à de sévères déconvenues.


L’idée d’un spin-off est évoquée pour la première fois dès la saison 2 de la Nounou, alors que la série rencontre un succès surprise le lundi soir. L’idée est dans un premier temps de narrer les aventures de Sylvia et Yeta, la mère et la grand-mère de Fran. Elle est rapidement balayée par CBS, Drescher et Jacobson : ces personnages haut-en-couleurs manqueraient trop à la série mère.


Les scénaristes vont alors avoir l’idée de mettre en scène le salon de coiffure de Fran et Sylvia dans lequel les client(e)s passeraient leur temps à raconter des ragots. Un pilote est tourné, dans le cadre de la Nounou, et même diffusé le 15 mai 1995 comme test. Le naufrage est complet : l’épisode est cheap, pas drôle une seconde, à la limite du pathétique, les personnages sont plats et caricaturaux et le cast est composé d’acteurs de quatrième zone. Sans surprise, le projet finira très vite au placard. L’épisode est si mauvais qu’il sera même censuré lors des rediffusions de la série sur Lifetime.


CBS est particulièrement refroidi par cette tentative calamiteuse de spin-off. Mais dès la saison 3, Drescher et Jacobson récidivent, de façon un peu plus originale cette fois-ci. A l’occasion de Noël, ils produisent un épisode en version dessin animé qui reprend les codes graphiques du générique culte de la série. Cet épisode met en scène met en scène Fran et Brighton au pays du père Noël, confrontés à la fameuse « Abominable Babcock ». L’idée de Drescher et Jacobson est de créer une version animée de la Nounou qui sera diffusée en matinée sur CBS. Là encore, c’est un échec cinglant. Et la dernière tentative de spin-off.

 

Rendez-vous demain, vendredi 9h, pour la dernière partie de cette rétrospective.

Partager cet article

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :